Les animaux vont-ils au paradis ?

En bref : A priori, il n’y a pas de paradis pour les animaux. Mais il y a un paradis pour les hommes justes, et si retrouver ses animaux fait partie de la justice, Dieu y pourvoira.

Un enfant pose la question : « Est-ce que les animaux vont au paradis ? » La question est délicate : il s’agit à la fois d’accompagner les enfants dans leurs attaches affectives et en même temps de bien poser les choses, notamment la différence qu’il peut y avoir entre un animal et un homme. Les deux n’ont ni la même vie, ni le même destin.

paradis des animaux

La réponse biblique

La Bible dit peu de choses sur les animaux : lorsqu’elle parle du paradis, c’est en parlant des hommes, non qu’elle ignore les animaux, mais parce que ceux-ci, ne connaissant pas le péché, n’ont pas besoin d’être sauvés. Une seule allusion à un salut des animaux est faite en Psaumes 36, 7 et Esaïe 65, 25 doit être pris d’abord dans un sens allégorique. Il serait cependant faux de dire que la nature est exclue de la rédemption. De Apocalypse 1, 2 et Romains 8, 19, on peut déduire que la nature a bel et bien une place dans le plan divin. Mais lequel exactement, cela est peu clair…

Voici le passage classique, tiré du livre de l’Apocalypse, chapitre 21, pour décrire le paradis :
« Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu et la mer n’existait plus. Je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une mariée qui s’est faite belle pour son époux. J’entendis une voix forte venant du ciel qui disait : « Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux, [il sera leur Dieu]. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu. »

De là quelques réflexions :

Être au paradis, c’est « voir Dieu ». Les animaux peuvent-ils voir Dieu ? A priori non : les animaux ont certes une âme, mais celle-ci n’est ni spirituelle ni immortelle, et n’ayant pas d’âme spirituelle capable de discerner le bien du mal, les animaux ne sont pas capables de voir Dieu, lui qui est le bien à l’état pur.
Au paradis, « il n’y aura plus larmes et la mort n’existera plus. » Autrement dit, il n’y aura plus de deuil pour les hommes. Cela concerne aussi, même si cela est secondaire, le chagrin que nous pouvons éprouver devant la perte d’un animal.Saint François d’Assise parlait des animaux comme de nos frères…

Une solution de compromis ?
Actuellement, une solution moyenne semble se faire jour. Ainsi, le pape François citant son prédécesseur Paul VI aurait suggéré en audience pontificale que « nous reverrons nos animaux dans l’éternité de Dieu ». Cette solution s’apparente à un compromis : des retrouvailles semblent promises, mais la faculté qu’auraient les animaux d’aller au paradis en vertu de leur nature propre reste niée.

La mort reste le lieu où les souhaits les plus profonds seront exaucés, les bons qui mèneront au paradis, les mauvais en enfer. Or, les animaux peuvent faire partie de nos souhaits… mais leur existence seraient pour ainsi dire subjective. C’est pour autant que les hommes se souviennent au paradis de leurs animaux que ces animaux vivront au paradis.

Un effort de pédagogie

Pour conclure, on conseillera la prudence. A priori, les animaux n’iront pas au paradis, mais on ne saurait être formel sur ce point là. Il y a là une relative zone d’incertitude, due au fait que les auteurs bibliques ne sont pas posés la question et que nous ne savons pas ce qu’est exactement le paradis. Répondre trop vite « non » risque d’être présomptueux et une erreur pédagogique : inutile de heurter la sensibilité des gens en période de deuil, même si on peut par ailleurs s’interroger sur le deuil qu’il convient d’accorder à un animal.

On pourra profiter de cette question pour recadre les choses dans un sens plus moral et plus divin, avec un authentique sens de l’espérance. Par exemple, en disant : « Je crois que Dieu exaucera tes désirs s’ils sont justes. » Et si la personne pense que son désir de voir son chien au paradis est juste, on pourra lui répondre qu’elle doit faire confiance à Dieu. Tout est dit : à la fois la compassion et la recherche de la sainteté. « Cherchez d’abord la justice de Dieu et son royaume et le reste vous sera donné de surcroît » (Matthieu 6, 33). Et le reste appartient à Dieu qui nous aime et veut notre bien.

theopedie

N’hésitez pas à commenter et à partager sur les réseaux sociaux, merci.

Laisser un commentaire