Notre-Dame du Rosaire

Qui n’a pas déjà vu, dans une église de village, au-dessus d’un autel latéral, un tableau de Notre-Dame et de son divin Fils remettant le rosaire à saint Dominique ? Cette représentation si commune est due à l’action privilégiée de l’Ordre des prêcheurs pour la diffusion de cette prière, l’une des plus populaires dans l’Église.

Notre-Dame du Rosaire
À l’origine du rosaire se trouve la coutume de réciter 50 ou 150 Pater suivis d’Ave dits en substitution des psaumes par les frères lais.

Saint Dominique et ses premiers fils, en fondant des Confréries de la Très Sainte Vierge, ont repris le psautier des Ave pour honorer la Vierge et appuyer leur parole contre les hérésies. Toutefois, c’est au dominicain Alain de la Roche que l’on doit l’élan décisif dans la diffusion du Psautier de Jésus et de Marie par la création de la première confrérie du rosaire, à Douai en 1470. Par cette nouvelle forme d’association, qu’il voulut à dimension universelle grâce à l’approbation du pape, il remettait en vigueur le nombre des 150 Ave et expliquait la nécessité d’y joindre la méditation des mystères de la vie de Jésus et de Marie. Qu’on juge du succès de sa première fille, la confrérie de Cologne, fondée en 1474 par Jacques Sprenger, o. p., qui, 15 ans plus tard, comptait 100 000 membres, le premier inscrit sur le registre étant l’empereur lui-même, Frédéric III.

Le contexte de la fondation de cette prometteuse confrérie, lors d’un temps de troubles, présage le rôle d’arme spirituelle qu’aura le rosaire dans la vie de l’Église et des âmes. Ainsi, c’est le dimanche 7 octobre 1571, jour de procession des confréries du rosaire, que l’immense flotte turque qui menaçait la chrétienté est anéantie lors de la célèbre victoire navale de Lépante. Le pape dominicain saint Pie V y voit un signe de Marie et institue le 1er dimanche d’octobre la fête de Notre-Dame de la Victoire, et deux ans plus tard la messe propre du Rosaire. Un siècle plus tard, c’est la victoire de Vienne, toujours contre les Turcs, encore sous le signe du rosaire. Aussi, les papes, depuis Léon XIII et sa série d’encycliques sur le rosaire, n’ont-ils cessé de promouvoir la pratique du chapelet pour résister dans la foi aux assauts de l’impiété du monde moderne et obtenir tous les secours de Dieu. À Fatima, la Vierge Marie se désigne sous le nom de Notre-Dame du Rosaire et demande aux trois pastoureaux de réciter le chapelet tous les jours pour que cesse la guerre.

Le rosaire est composé des plus belles prières :

le Notre Père, que nous a enseigné Jésus ; l’Ave Maria, qui honore Marie par les paroles même de l’archange Gabriel et de sainte Elisabeth ; le Gloire au Père, qui glorifie la Sainte Trinité ; enfin, le Credo, résumé des vérités de notre foi. Il est une école de prière, par la récitation et la méditation ; centré sur le mystère de l’incarnation rédemptrice, il peut conduire toutes les âmes à la contemplation sous l’action des dons du Saint-Esprit.

Ainsi se comprend la révélation qu’Alain de la Roche dit avoir eu de Notre-Dame sur saint Dominique et le rosaire, à l’origine des innombrables représentations de nos villages : c’est par les prêcheurs que s’enseignerait et se répandrait dans le monde cette arme spirituelle pour garder la foi et la répandre.

« Ô Dieu, dont le Fils unique nous a acquis par sa vie, sa mort et sa résurrection, les récompenses du salut éternel, accordez, nous vous en prions, qu’en nous ressouvenant de ces mystères dans le très saint rosaire de la bienheureuse Vierge Marie, nous imitions ce qu’ils renferment et nous obtenions ce qu’ils promettent » (collecte de la messe de Notre-Dame du Rosaire).

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